Situation sécuritaire au sud du pays

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Ce document est une mise à jour partielle du COI Focus « Mali. Situation sécuritaire » du 10 février 2017. Il traite uniquement de la situation sécuritaire dans le sud du pays durant la période du 1er janvier 2017 au 1er février 2018. La situation sécuritaire dans les régions du nord et du centre a fait l’objet de deux COI Focus séparés1. Les recherches pour cette mise à jour ont été clôturées le 9 février 2018.

En mai et juin 2015, un accord de paix a été signé entre le gouvernement, une coalition de groupes armés pro-gouvernementaux dénommée la Plateforme et l’ex-rébellion touareg regroupée dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad ou Coordination. Les groupes islamistes chassés des régions du nord du Mali par l’intervention militaire de 2013 se sont progressivement reconstitués. Ils sont en grande partie responsables, à partir de 2015, de l’insécurité qui s’est développée dans les régions considérées jusqu’alors stables du centre et du sud du pays.

En avril 2017, Abdoulaye Idrissa Maïga a été nommé premier ministre, dans un contexte social agité. En août 2017, le président Ibrahim Boubacar Keïta a décidé de surseoir à la tenue d’un référendum sur la révision de la Constitution décrié par l’opposition et la société civile. En décembre 2017, le premier ministre a remis sa démission et celle de son gouvernement. Il a été remplacé par Soumeylou Boubeye Maïga. Les élections locales et régionales prévues en décembre 2017 ont été reportées à avril 2018, en raison notamment de l’insécurité dans le nord et le centre du pays. L’élection présidentielle devrait se tenir en juillet 2018, suivie par des élections législatives en novembre 2018.

Certaines mesures prévues par l’accord de paix de 2015 ont été adoptées. En 2017, des autorités intérimaires ont été mises en place dans les cinq régions administratives du nord du pays. Des patrouilles mixtes, composées de combattants des parties signataires de l’accord de paix et des forces de défense et de sécurité, chargées de ramener la sécurité dans le nord, étaient opérationnelles à Gao en février 2017, elles ne l’étaient par contre toujours pas à Kidal et Tombouctou fin 2017. En septembre 2017, un pacte de cessation définitive des hostilités a été conclu entre groupes armés signataires de l’accord de paix après qu’une série d’affrontements les aient opposés dans le nord du pays. L’ONU souligne que les conditions de sécurité ont continué malgré tout à se dégrader, en raison de l’augmentation du nombre d’attaques menées par les groupes djihadistes dans le nord et de violences dans le centre du pays. Fin octobre 2017, l’Assemblée nationale a prolongé d’un an l’état d’urgence.

Les forces armées maliennes disposent de 13.000 hommes, la MINUSMA compte près de 12.000 militaires et 1.700 policiers et l’opération française Barkhane dispose de 4.000 militaires déployés au Tchad, au Mali et au Niger. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait par ailleurs approuvé en juin 2017 le déploiement d’une force antiterroriste dans la sous-région, le G5 Sahel. Deux opérations contre les groupes djihadistes intervenant dans la zone frontalière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont été menées jusqu’à présent.

Dans le sud du Mali, les acteurs de l’insécurité sont le GSIM et le FLM, deux groupes terroristes affiliés à AQMI. La période couverte par ce rapport a principalement été marquée par des attaques asymétriques et des enlèvements sporadiques. Les forces de défense et de sécurité nationales et internationales, les représentants de l’Etat malien et des ressortissants occidentaux ont été ciblés. Quelques incidents violents ont affecté les régions situées au sud du pays (Kayes, Koulikoro et Sikasso) et le district de Bamako. Les sources consultées indiquent que le sud a été moins impacté par la violence que le nord et le centre du pays.

Politique de traitement

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Mali