Gaza. Situation sécuritaire

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Ce rapport propose un bref état des lieux de la situation sécuritaire dans la bande de Gaza durant les onze premiers mois de l’année 2018. La situation humanitaire ne fait pas partie des points traités dans ce document. Ce document met à jour un précédent rapport daté du 30 janvier 2017. La recherche a été clôturée le 5 décembre 2018.

Depuis la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza et le blocus israélien instauré ensuite, la situation sécuritaire est caractérisée par une alternance d’accrochages de faible niveau entre les forces israéliennes et le Hamas, interrompue par des escalades de violence majeures. Le Hamas fait pression sur Israël au moyen de tirs de roquettes et de mortiers afin de réduire les restrictions de mouvement imposées aux Gazaouis. Quant aux forces de défense israéliennes, elles recourent à la force militaire et au blocus pour contraindre le Hamas au calme. Épisodiquement, des escalades de violence, courtes mais intenses, surviennent lorsque l’une des parties a dépassé certaines limites. En 2014, une de ces surenchères de violence a débouché sur l’opération « Bordure protectrice », la plus dévastatrice dans la bande de Gaza depuis 2007. Du 7 juillet au 28 août 2014, la population dans la bande de Gaza a ainsi été soumise à des bombardements intensifs et à des opérations terrestres qui ont fait 1.489 victimes civiles palestiniennes et 4 victimes civiles israéliennes en 51 jours de guerre.

Durant la période étudiée, les principales violences ayant affecté les Palestiniens sur le territoire de la bande de Gaza ont surtout touché les manifestants qui prenaient part aux protestations organisées dans le cadre de la Grande marche du retour. Ce mouvement de protestation, pacifique et apolitique, a eu lieu du 30 mars au 15 mai 2018 : des milliers de manifestants, rassemblés dans des camps de tentes près de la clôture israélienne, exigeaient le droit au retour des réfugiés palestiniens et dénonçaient dix ans de blocus israélien. L’armée israélienne a tiré sur les manifestants, tuant 130 Palestiniens et en blessant 4.000 par balles. Du côté palestinien, certains ont tenté de franchir la clôture au moyen d’explosifs et des cerfs-volants incendiaires lancés vers le territoire israélien ont détruit par le feu plus de 2.000 hectares de terres frontalières. Les protestations se sont poursuivies tous les vendredis depuis le 15 mai 2018. Du 30 mars au 30 octobre 2018, l’OCHA a recensé dans ce contexte 171 morts palestiniens et 24.000 blessés.

Selon l’OCHA, du 1er janvier au 19 octobre 2018, 252 Palestiniens - civils ou non - ont été victimes du conflit israélo-palestinien dans la bande de Gaza. La plupart d’entre eux ont été tués par les forces israéliennes dans le contexte des manifestations. Selon B’Tselem, la plupart des victimes et des blessés ne posait aucun danger pour les troupes stationnées de l’autre côté de la clôture. L’organisation estime que le grand nombre de victimes est dû à la politique d’ouverture de feu israélienne aux environs directs de la clôture, laquelle a été appliquée strictement pour les manifestants qui s’y trouvaient.

Vingt pour cent des victimes (57 personnes, dont dix mineurs) sont tombées dans d’autres contextes, tels que des attaques palestiniennes, des bombardements israéliens et des tentatives d’infiltration en Israël. Une grande partie d’entre eux l’ont été alors qu’ils tentaient de traverser la clôture israélienne, armés ou non. Sur 24.362 blessés lors de la Grande marche, 12.778 personnes (10.504 adultes et 2.274 enfants) ont dû être hospitalisées. Les tirs de coups de feu aux jambes subis par des milliers de blessés graves ont, selon l’ONG Médecins sans frontières, entraîné dans la majorité des cas « des pathologies complexes et sérieuses qui ne guérissent pas rapidement » et qui pourraient, à défaut de traitement adapté, entraîner un handicap permanent, la mort ou l’amputation.

Le 11 novembre 2018, suite à une opération manquée des forces spéciales israéliennes sur le territoire de Gaza, le Hamas a lancé une attaque massive de roquettes vers Israël. En représailles, de lourds bombardements ont visé le 13 novembre 2018 divers immeubles liés au Hamas ou au Djihad islamique. Suite à ces confrontations, considérées comme les plus sévères depuis la guerre de 2014, un cessez-le-feu conclu indirectement sur intercession égyptienne a été annoncé par le Hamas le 13 novembre 2018.

L’usage de la violence a diminué durant les protestations depuis le début du mois de novembre 2018, en ce compris le lancer de projectiles incendiaires et les tentatives d’ouvrir une brèche dans la clôture frontalière.

Politique de traitement

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Palestine, Etat de