1.1 Forte augmentation du nombre de demandeurs
En 2021, 25.971 personnes ont introduit une demande de protection internationale auprès de l’Office des étrangers (OE) ; 949 d’entre elles sont arrivées en Belgique dans le cadre de la réinstallation.
Ce chiffre est bien plus élevé qu’en 2020, lorsque 16.910 personnes avaient introduit une demande. Il s’agit d’une augmentation de 53,6 %. Le nombre de demandeurs en 2021 était presqu’aussi élevé qu’en 2019 (période pré-COVID), lorsque 27.742 demandeurs avaient été enregistrés.
Il ressort des données d’Eurostat qu’en 2021, 630.550 personnes ont introduit une demande de protection internationale dans l’UE+ (les 27 États membres de l’UE plus la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein). Cela représente une augmentation de 33,5 % par rapport à 2020 (et une diminution de 9,8 % par rapport à 2019).
Le nombre de demandes de protection internationale n’a pas connu de forte augmentation uniquement dans notre pays. Une telle hausse a également été observée dans nos pays voisins ainsi qu’en Autriche. Dans plusieurs pays scandinaves qui étaient auparavant des pays de destination populaires, il est question d’une légère augmentation (Norvège), voire d’une tendance à la baisse (Finlande, Suède). Un facteur important dans la croissance du nombre de demandeurs est l’augmentation de la migration secondaire au sein de l’Europe (tant pour les personnes bénéficiant d’un statut de protection que pour les personnes sans statut). Il est clair que la Belgique, de même que ses pays voisins et l’Autriche, sont plus populaires que d’autres États membres de l’UE.
Graphique 1 : Évolution du nombre de personnes ayant introduit une demande de protection internationale (première demande et demandes ultérieures) / 2014 > 2021 - source Office des étrangers
En 2021, une moyenne de 2.164 demandeurs ont été enregistrés par mois, contre 1.409 en 2020 et 2.311 en 2019.
En janvier et février 2021, le nombre de demandeurs en Belgique était encore faible (1.377 et 1.422), mais il a ensuite augmenté progressivement. À partir de juillet, le cap des 2.000 demandeurs a été largement dépassé chaque mois. En septembre, le nombre de demandeurs a atteint un pic (3.326). Ce nombre exceptionnellement élevé s’expliquait en grande partie par l’opération d’évacuation Red Kite, au cours de laquelle de nombreuses personnes originaires d’Afghanistan sont arrivées en Belgique et ont introduit une demande de protection internationale. Au cours du même mois, 237 personnes sont en outre venues en Belgique dans le cadre de la réinstallation et y ont introduit une demande.
Graphique 2 : Évolution mensuelle du nombre de personnes ayant introduit une demande de protection internationale (première demande et demandes ultérieures) / 2021 - source Office des étrangers
1.2 Nombre élevé de demandes ultérieures
En 2021, 5.432 personnes ont introduit une demande ultérieure de protection internationale. En termes de pourcentage, la proportion de demandes ultérieures par rapport au nombre total de demandes a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (20,9 % en 2021 contre 22,5 % en 2020) mais a augmenté de manière significative par rapport à 2019 (15,7 %). Pour certains pays comme le Salvador (55,7%), l’Irak (51,2%) et le Kosovo (57,9%), l’on a même enregistré plus de demandes ultérieures que de premières demandes.
Graphique 3 : Évolution du nombre de personnes ayant introduit une première demande ou une demande ultérieure de protection internationale / 2014 > 2021 - source Office des étrangers
1.3 Principaux pays d’origine
En 2021, les principaux pays d’origine des demandeurs d’une protection internationale étaient l’Afghanistan, la Syrie, la Palestine, l’Érythrée et la Somalie.
L’Afghanistan occupe de loin la première place, avec 6.506 demandeurs en 2021, dont 1.352 ont introduit une demande ultérieure (20,8 %). Les événements qui se sont déroulés l’été dernier en Afghanistan ont clairement eu un impact sur le nombre de demandeurs originaires de ce pays. Au mois d’août, 948 demandeurs afghans ont été enregistrés. Pour de nombreuses personnes, il s’agissait d’une demande ultérieure (424 personnes, soit 45 %). En septembre, 1.121 Afghans ont introduit une demande. Pour 977 personnes, il s’agissait d’une première demande et une grande partie d’entre elles sont arrivées par le biais de l’opération d’évacuation Red Kite.
La Syrie se place en deuxième position avec 2.874 demandeurs, parmi lesquels 906 personnes arrivées dans le cadre de la réinstallation. La Palestine suit en troisième position avec 1.662 demandeurs, dont 463 ont introduit une demande ultérieure (27,9 %). En quatrième position se trouve l’Érythrée (1.558 demandeurs), suivie de la Somalie (1.116 demandeurs).
Graphique 4 : Top 10 des pays d’origine en nombre de demandeurs d’une protection internationale (première demande et demandes ultérieures) / 2021 - source Office des étrangers
Graphique 5 : Top 5 des pays d’origine : évolution mensuelle du nombre de demandeurs d’une protection internationale / 2021 - source Office des étrangers
1.4. Proportion hommes-femmes
En 2021, 72,4 % des demandeurs étaient des hommes, contre 27,6 % de femmes. La proportion de demandeurs masculins était particulièrement élevée (89,7 %) chez les ressortissants afghans. De même pour l’Irak (78,6 %), la Turquie (77,4 %) et la Palestine (77,1 %), la proportion de demandeurs masculins était nettement supérieure à la moyenne. D’autres pays présentent davantage d’équilibre (Albanie 56,3 % ; Somalie 59,7 % et Syrie 64,2 %).
Graphique 6 : Proportion hommes-femmes des demandeurs de protection internationale / 2021 - source Office des étrangers
Graphique 7 : Top 10 des pays d’origine : proportion hommes-femmes / 2021 - source Office des étrangers
1.5. Mineurs étrangers non accompagnés (MENA)
En 2021, l’OE a enregistré 3.219 demandeurs d’une protection internationale qui ont déclaré être des mineurs étrangers non accompagnés (MENA). Après identification par le service des Tutelles du SPF Justice, qui comprend un examen de détermination de l’âge en cas de doute, 1.802 d’entre eux ont été considérés comme étant effectivement mineurs (en 2020, il y avait 1.764 « mineurs non accompagnés déclarés » et 1.226 « mineurs non accompagnés effectifs »).
Les trois quarts des MENA déclarés proviennent d’Afghanistan
Les chiffres d’Eurostat montrent qu’en chiffres absolus, la Belgique compte le plus grand nombre de MENA déclarés après l’Autriche et l’Allemagne. L’on remarquera que 95,8 % des MENA déclarés en Belgique sont des garçons et que 75,7 % des MENA déclarés sont des Afghans. L’une des raisons pour lesquelles la Belgique est un pays de destination très populaire pour de nombreux jeunes Afghans est qu’il y a déjà une grande communauté afghane ici. Les personnes qui quittent leur pays suivent souvent des membres de leur famille et des amis. En outre, les allocations accordées en Flandre (groeipakket) s’avèrent également bien connues des jeunes Afghans. Les montants de l’allocation scolaire annuelle sont plusieurs fois supérieurs au revenu annuel d’une famille afghane moyenne.
Graphique 8 : Évolution du nombre de demandes d’une protection internationale émanant de mineurs étrangers non accompagnés / 2014 > 2021 - source Office des étrangers
*Situation début mars 2022. L'Office des Etrangers ajustera ce chiffre en fonction des résultats de l'identification (détermination de l'âge) par le Service des Tutelles.
Graphique 9 : Proportion garçons-filles parmi les demandeurs déclarant être des mineurs étrangers non accompagnés (MENA) au moment de l’introduction de la demande / 2021 - source Office des étrangers
Graphique 10 : Top 5 des pays d’origine des demandeurs déclarant être des mineurs étrangers non accompagnés (MENA) au moment de l’introduction de la demande / 2021 - source Office des étrangers