En 2021, la situation en Afghanistan a considérablement changé en très peu de temps. Personne n’avait prévu une progression aussi rapide des talibans et le dépôt des armes par le gouvernement précédent. Après cette prise de pouvoir, les États-Unis et leurs alliés ont organisé une action d’évacuation sans précédent des Afghans qui avaient travaillé pour les forces étrangères ou qui risquaient d’être persécutés. De nombreux Afghans qui risquaient des représailles de la part des talibans ont ainsi pu quitter le pays. Mais beaucoup n’ont pas pu partir, y compris des personnes qui risquaient d’être persécutées.
La situation en Afghanistan est très problématique. C’est le cas depuis des années déjà, même sous le gouvernement soutenu par les États-Unis et leurs alliés. La prise de pouvoir des talibans n’a pas amélioré les choses, en particulier pour les nombreuses personnes qui risquent d’être persécutées. Leur prise de pouvoir a également modifié fondamentalement la situation en matière de sécurité, les combats entre les troupes du gouvernement précédent et les talibans ayant cessé.
Après l’arrivée au pouvoir des talibans en août 2021, le CGRA a décidé, conformément à la pratique de la plupart des autres pays de l’UE, d’une suspension limitée et temporaire de la prise de décisions. Les informations disponibles étaient insuffisantes pour évaluer la situation en matière de sécurité ou le risque pour un certain nombre de profils. Mais pour de nombreuses personnes ou profils, il était clair qu’il y aurait un risque réel en cas de retour. Le gel des décisions ne s’appliquait pas à ces personnes : elles ont été reconnues comme réfugiées.
En mars 2022, le gel des décisions a été levé. Le CGRA estimait qu’il y avait à nouveau suffisamment d’informations pour évaluer tous les dossiers. De nombreux Afghans peuvent prétendre au statut de réfugié. Cependant, tous les Afghans ne courent pas un risque réel en cas de retour. Le fait que le régime taliban soit extrêmement problématique ne signifie pas que chaque Afghan risque d’être persécuté.
Comme pour tous les pays d’origine, le CGRA évalue la situation en Afghanistan avec la prudence nécessaire au regard des définitions de réfugié et de la protection subsidiaire. S’il existe un besoin de protection, un statut de protection internationale est accordé. Le CGRA considère ceci comme sa mission fondamentale. Si les conditions d’octroi d’un tel statut ne sont pas remplies, le CGRA prend une décision de refus.